L’objet de cette étude consiste à attirer l’attention sur le fait qu’il y a quelqu’un qui a donné à la nature matérielle tout ce qui la concerne comme contraintes et lois, opérations et interactions, et que celui qui l’a décidée est celui-là même qui décide ce qui en émane et ce qui lui arrive. En préparant cette étude, et en publiant cet exposé objectif de la question de l’Univers, l’auteur s’est appuyé sur ce qui advient à la Sunna naturelle qui gouverne les éléments de l’existence dans notre monde terrestre, comme interventions de la Sunna divine, victorieuse et supérieure. Ce sont là des interventions vécues et lues dans le parcours de notre vie et des événements, des catastrophes et des modifications qui se succèdent dans notre existence.
Derrière chacun des aspects de la Sunna supérieure, derrière chacun de ses phénomènes, il y a un signe qui indique que la Sunna naturelle est décidée par le Dieu Suprême qui en dispose et qu’il y a, derrière les aspects et les phénomènes de la Sunna supérieure, derrière tout mouvement ou incident qui se produit dans ce monde, il y a un Etre unique, victorieux, inaccessible dont les Signes sont visibles.
D’autre part, la Sunna supérieure a des origines en dehors de la nature matérielle. Elle n’est pas comprise dans la nature et elle n’est pas emmagasinée dans ses horizons. Elle a, nécessairement, un monde à elle. Elle est un témoin principal de ce monde futur où elle est seule souveraine. Nous devons donc attirer l’attention sur le commandement de Dieu le Très Haut qui se trouve dans les manifestations de sa Sunna. Le Très Haut a dit : « Oui, la Direction des hommes nous incombe. La vie dernière et la vie présente nous appartiennent » [La Nuit, 11-12]. Les manifestations de la Sunna supérieure en sont témoins.
Aussi longtemps qu’il y a une Sunna supérieure qui intervient, qui agit, fixe et permanente, la vie future sera toujours notre référence de base. C’est la vie immortelle qui ne connaît ni l’anéantissement, ni la mort tant qu’il y aura les cieux et la terre.
C’est la Sunna décidée pour le monde de l’éternité. Recherchez-là donc dans votre monde ici-bas. Elle a été appelée la Sunna de Dieu, exclusivement, car elle est la nature qui ne change jamais et parce qu’elle forme la vie qui donne satisfaction, riche en grâces divines à l’ombre de la bonté divine.
Les âmes qui en sont conscientes, qui traitent avec elle, qui sont sûres de son efficacité et de son importance dans notre monde terrestre, sont les seules qui vont en jouir. Les Signes de Dieu le Très Haut existent là comme ils existent ailleurs, mais l’égarement et l’inconscience qui se trouvent en nous, occupent la raison, détournent le conscient et envahissent les profondeurs de l’âme afin qu’elle ne les adopte pas.
Dans ce monde même, les âmes conscientes qui ne cessent de faire le Rappel de Dieu le Très Haut, qui obéissent à ses ordres et qui sont dans la rectitude, ces âmes-là voient et ressentent ce que les autres ne voient ni ne ressentent, car elles ont suivi son chemin comme leur voie, son Rappel comme leur coutume et sa religion comme loi et méthode. Elles ne trouvaient plus le repos que dans son obéissance, le bonheur que dans son adoration, l’honneur et la dignité que dans la servitude vis-à-vis de sa gloire et de sa grandeur dans le monde de la vie future.
Un monde où vous n’avez pas de volonté pour tomber dans la perplexité ; ni de liberté pour douter, ni vieillesse, ni ennui, ni crainte, ni besoin, ni maladies, ni établissement, ni faiblesse, ni perte, ni solitude, ni événements étonnants. C’est une vie éternelle, une tranquillité et une satisfaction immortelle, une Sunna qui brille au fond de votre âme.
C’est là un éclat rapide au sujet de la Sunna divine supérieure qui nous a été inspirées par Dieu le Majestueux, qui accorde ses grâces, l’Invisible.
Nous devons formuler nos critères de la raison, nos systèmes relationnels et de comportement, nos conceptions stratégiques et intellectuelles à l’ombre de la croyance ferme en l’efficacité permanente de la Sunna divine et de son ombre jetée sur chaque mouvement dans ce monde, en tant que prélude à l’édification de notre vie islamique moderne à la lumière de la croyance profonde en Dieu et au Jour Dernier.
J’attire l’attention des frères penseurs et de messieurs les chercheurs qu’ils doivent se tourner vers la valeur substantielle de cette Sunna ; s’arrêter en examinant et en réfléchissant, devant ses Signes et ses significations en vue d’émettre une lecture nouvelle de l’histoire sociale et politique, de l’activité idéologique, qui prenne en considération les significations claires et sublimes, les valeurs missionnaires lumineuses, que la Sunna de Dieu a en abondance.
Je me contenterai, ici, pour des raisons pratiques, d’indiquer les aspects qui portent la Sunna supérieure et les phénomènes et manifestations qui en témoignent ; les trésors de connaissance valables pour la réédification de la société musulmane dans les limites établies par Dieu. J’ai jugé utile de laisser les autres points à d’autres occasions, rencontres ou publication d’études.
Il restera à trouver l’énergie et l’intention qui sont de nature à adopter ce projet afin qu’il soit en tête des objectifs visant à attirer l’attention sur les repères de la voie de la Vérité et vers une union islamique universelle ayant pour base le Grand Coran.
« Ne leur suffit-il pas que nous vous avons descendu le Livre à réciter pour eux ».
Il n’y a pas de doute que notre monde terrestre ici-bas est gouverné par cette Sunna naturelle avec ce qu’elle comporte comme lois et contraintes qui limitent et déterminent ses éléments et ses choses, et comme codes qui sont la qualité des choses éphémères et des entités interactives.
La violation de la Sunna de la nature par l’un quelconque des aspects, constitue un témoignage de l’existence véritable du monde de la volonté éternelle vers lequel nous nous dirigeons (et nous reviendrons à Dieu). La Sunna divine est un élément d’imbrication entre le monde terrestre et celui de la vie future, et un témoignage de la vérité du monde de la certitude qui succède à ce monde matériel.
Oui, vous le saurez avant la mort, même si c’est peu de temps avant. Et vous le saurez dès que la mort aura lieu. Si vous connaissez la science de la certitude, vous verrez la Géhenne. Ceci, lorsque nous nous dirigeons vers le destin et lorsque la foi de l’âme ne lui sera d’aucune utilité si elle n’a pas cru avant, car dans le monde soumis à la Sunna divine, nul n’a de vie en dehors de ce qu’il mérite comme affaires de Jardin ou de Feu.
Si dans le courant de notre vie et sur le théâtre des événements que nous rencontrons dans ce monde, ne se réalise que ce qui convient aux lois naturelles du mouvement de la matière, de ses opérations chimiques et de ses interactions physiques, nous aurions alors pensé et même cru que les choses se passent toutes seules sans quelqu’un derrière, qu’elles décident pour elles-mêmes et qu’elles agissent toutes seules en se passant de quelqu’un au-dessus d’elles, et sans un Dieu qui veille et qui existe en dehors d’elles.
Toutefois, la vie que nous vivons, la vérité que nous vivons, ne sont pas établies sur la base qui laisse place à une telle présomption. Car les lois naturelles qui gouvernent la matière et toutes les manifestations qui résultent de leurs mouvements et de leurs interactions, sont des lois susceptibles d’être percées ; elles sont obéissantes à ce qui leur parvient d’en-dessus d’elles. Nous devons signaler, ici, que si la nature cosmique matérielle avait été celle qui s’est créée elle-même ; si elle avait existé d’elle-même ou de la connexion de ses éléments en se passant d’un créateur extérieur à elle, et d’un Dieu, aucune autre Sunna au-dessus d’elle n’aurait été capable de la dominer, de la maitriser, de la faire dévier de ses habitudes, et de changer le cours de sa Sunna et de son parcours. C’est lui le victorieux au-dessus de ses serviteurs.
Ceci étant, toute manifestation qui viole ce qui est habituel dans la nature, ce qui est connu à son sujet, constitue un témoignage que sa création revient à celui qui l’a voulue ainsi. Ce créateur suprême et majestueux s’est montré à nous. Il nous a guidés vers sa Vérité et sa volonté à travers des tas de choses qu’il a confirmées dans la réalité de l’Univers, qu’il a fait marcher dans le mouvement de la nature pour nous pousser à rechercher les manifestations de sa gloire et de sa puissance, les Signes de son Jugement et de sa sagesse. Nous citerons parmi ces manifestations un groupe limité qui nous vient à l’esprit au moment de préparer cet exposé.
A. La jeunesse permanente de l’esprit et de ses dispositions, en dépit des effets du temps sur la matière corporelle et son vieillissement. Une fois que l’être atteint l’âge de la responsabilité et des missions, son esprit se stabilise et il ne vieillit pas, ainsi que ses desseins, ses penchants et ses passions, alors que le corps vieillit seul jusqu’à devenir incapable de les satisfaire.
B. Les prodiges – dérangement, immobilisation et violation de l’habituel et du coutumier dans la nature, avec comme exemples, les cas des prophètes Abraham, Moïse, Jésus et Muhammad, la parole donnée à la chamelle, et le Voyage Nocturne et le Saint Coran.
Si Dieu n’était pas la Vérité, s’il n’avait pas le Jugement, s’il n’était pas celui qui décide, qui veut et qui arrange, les prodiges n’auraient pas pu se produire dans la réalité vécue.
C. Le secours (vous avez combattu ceux qui ont été incrédules… et nous devions soutenir et donner la victoire aux croyants), etc.
On a demandé à l’Imam Ali quel était le secret de sa force extraordinaire sur les champs de bataille, qui est une « coutume qui ne change pas et qui ne dévie pas », il a dit : « c’est un secours que mon Dieu m’apporte lorsque les batailles font rage pour la victoire de la Religion et pour soutenir l’élan des croyants ».
D. La sécurité. Elle protège les croyants contre ce qui les menace et elle les met dans une sorte de sécurité intérieure et extérieure ; elle les renforce à tel point que rien ne les trouble et qu’ils ne connaissent pas la peur.
C’est la Sunna fixe qui se réalise inévitablement lorsque ses conditions sont réunies chez les âmes purifiées.
E. L’exception qui viole les lois, qui les contredit, qui renverse les équations et les calculs d’une façon inattendue.
C’est là une chose fixe qui ne change ni ne se modifie.
F. Le miracle – qui témoigne que si les choses résultaient d’elles-mêmes ou de leur interconnexion avec d’autres, elles auraient eu la même image. La différence est un témoignage d’une considération extérieure et d’une volonté victorieuse qui décide l’image. Il n’y a de Dieu qui décide cette image que Dieu le Majestueux.
« La solidarité de ceux qui sont dans le besoin ne leur donne pas l’autosuffisance et ne les protège pas. Chaque interconnexion ou solidarité émane d’un Dieu généreux « ô vous les hommes, vous êtes les pauvres devant Dieu et Dieu est le riche et le généreux ».
G. Le Sort et le Destin – on a demandé au Prophète de Dieu qui vous a envoyé, il a répondu, par une décision et par le destin. Si le conscient éloigné de l’insouciance, rencontrait ces deux éléments et leurs impacts, ils auraient suffi à le faire parvenir à la Vérité et à obéir à Dieu. Méditez donc ces éléments et recherchez leurs manifestations dans les horizons. Il y a sur la terre des parcelles voisines[1]. – et dans les esprits – c’est-à-dire dans la volonté et ses infractions… le conscient et son absence de tranquillité quant à la matière… etc.
Dans la répartition des âges et des biens, dans le déroulement des incidents selon ce qui convient parfois à la nature, et qui la contredit d’autrefois, il y a ce qui montre que celui qui gouverne est un, et qu’il y a une différence entre la liberté de pensée et la liberté d’agir.
H. L’Effacement et la Confirmation (il efface ce qu’il veut et il confirme… « la patience, les calamités, le hasard, la prière, la victoire de la catégorie peu nombreuse, etc.
I. La sortie des choses de leurs contraires. Le vivant du mort et réciproquement.
L’hypocrite du bon et réciproquement. En principe, la chose doit sortir de son espèce même. Si les choses devaient se passer selon un seul et même rythme, et selon une Sunna inexpugnable, les créatures ne se seraient pas rendus compte que la Sunna naturelle est une chose que le créateur a voulue qui l’a dominée d’en-dessus d’elle, et qu’il l’a sortie de son parcours habituel.
« La coutume de Dieu ne connaît ni changement ni déviation ». « Considèrent-ils le sort réservé à leurs ancêtres ? Tu ne trouves ni changement ni déviation dans la Coutume de Dieu » [Le Créateur, 43].
J. Exaucer la prière du nécessiteux – c’est-à-dire celui qui est privé de tous les moyens et espoirs matériels. Il doit nécessairement être secouru par une aide mystérieuse qui n’a rien à voir avec la sunna de la nature et qui n’a pas de place dans sa logique.
K. Le Très Haut est la Vérité suprême et il est éloigné des présomptions qui lui ont donné un associé et de ceux qui se sont embourbés avec ce qu’ils ont pris comme associé ; les adorateurs des idoles et de celui qu’ils ont adoré – les adorateurs du Christ que Dieu a punis en le faisant adorer par eux du fait qu’ils ont prétendu qu’il était le fils de Dieu, ceux-là même qui suivent leurs passions.
L. Le quatrième mouvement. Tout être est soumis à trois mouvements, la nourriture, la procréation et la sécurité. Les hommes de science ont prouvé qu’il existait un quatrième mouvement qui n’a aucun rapport avec les premiers et qui n’a pas de place dans leur système naturel. Il s’agit de l’adoration. Dieu a béni tout ce qui se trouve aux cieux et sur la terre.
Ne voyez-vous pas que tout ce qui est aux cieux et sur la terre, de même que les oiseaux en rangs, font l’éloge de Dieu…
M. Le phénomène de la fin inévitable des injustes. C’est un état contraire à la Sunna de la nature. Il lui est supérieur et rien ne le montre mieux que le jugement divin et le monde de la vie future, et celui qui le décide est la volonté du Dieu éternel.
N. L’immobilisme de la philosophie et sa stagnation par rapport au progrès et sa reprise pour ses propres desseins, ce qui indique qu’elle est confinée au cercle de l’objectif unique qui se dirige vers Dieu l’Unique, le Majestueux.
Un regard scrutateur sur les composantes de base de la nature matérielle qui domine dans le monde nous montre, de façon décisive, à quel point la nature est incapable d’être sa propre créatrice, et d’être le décideur libre de son sort et de ses mouvements.
La nature est temps, endroit, mouvement et éléments.
Le Temps : Il est évolutif et relatif. Il n’a pas d’état fixe qui unifie son entité et sa réalité. Le jour où il vous appellera et que vous répondrez en le louant en pensant être resté peu de temps… « Ils ont dit combien d’années êtes-vous restés sur terre. Ils ont dit : un jour ou à peu près. Interrogez les connaisseurs. Un jour pour Dieu est comme mille ans de leurs calculs.
L’Endroit : L’image de l’endroit change du fait du passage d’un monde à un autre, de l’éveil au sommeil, de la vie à la mort. « Le jour où la terre ne sera plus la terre ».
« Vous verrez la terre apparaître. Nous les avons rassemblés et nul n’a pu quitter ». Car la terre sera aplanie, les montagnes seront à plat, tenues par la volonté de Dieu le Très Haut seul[2].
Ici, la Sunna de la nature disparaît et seule la Sunna de Dieu reste et gouverne. Les choses et les endroits, chacun les verra selon son conscient, son besoin. Ils sont, à l’instar des images et des couleurs, changeants.
La table par exemple est vue, par un éléphant, comme un endroit où mettre son pied.
Les éléments, entre contraires et égaux. Ici il y a le fait qu’il est impossible que la chose produise son semblable ou son contraire (il n’a pas d’égal.
Quant au mouvement, il est réactif et non actif pour se créer lui-même et il se passe de sa loi qui le répète. Il n’est pas interactif là où il y a uniquement le Jardin ou le Feu, car le monde de la vie future est celui de la réaction devant le sort, tandis que le monde matériel est celui de l’action et de l’interaction.
La Sunna supérieure est celle qui domine notre vie éternelle pour laquelle nous avons été créés et que nous devions vivre.
C’est une Sunna riche en manifestations divines et en perfections notoires ; en innovations successives et en manifestations de joie qui émanent de nous et autour de nous, en tranquillité par rapport à ce que nous avons souhaité (ils seront dans ce que leurs esprits ont souhaité, immortels).
La soumission du monde de la vie future à la Sunna supérieure de Dieu est de nature à nous mettre dans les conditions totales de la certitude qui s’affirme de manière décisive face à la possibilité du doute, de l’hésitation, de la peur et de toutes les choses issues de la volonté libre et de sa perplexité entre une chose et son contraire.
La Sunna supérieure divine ne peut être violée, elle ne disparaît ni ne change dans la vie future. Car dans la vie future, il n’y a ni libre arbitre ni esprit rival, mais un conscient bien éveillé et ouvert à ce qu’il mérite comme satisfaction divine, stabilité joyeuse et bonheur.
La Demeure dernière a sa Sunna qui la gouverne de même que la demeure ici bas a sa Sunna. La vie future est gouvernée par la Sunna de la Vérité absolue qui pousse à la certitude totale et à ce que cette dernière crée au fond de l’âme comme joie qui, constitue, avec ce que le Miséricordieux a créé dan le Jardin, un bonheur immortel et stable. Le bonheur dans la vie future est une loi, et la Géhenne est une loi ; le plaisir permanent est une loi et la souffrance permanente est une loi. La satisfaction de Dieu est une loi, sa colère est une loi. Les témoignages de cette vérité, qui ne laissent pas de place au doute, sont ses signes et ses manifestations, ses phénomènes qui signalent cette Sunna supérieure qui dépasse le cours habituel des choses terrestres de la nature matérielle.
« Nous vous avons créés. Que ne croyez-vous pas ? » Nous voyons la Sunna de Dieu le Très Haut d’ici, et nous la voyons dans les confrontations des croyants minoritaires face aux incroyants majoritaires, et nous la voyons dans des manifestations et des phénomènes innombrables.
Ô vous les serviteurs de Dieu, soyez dans la rectitude et soumettez-vous à votre créateur. Il y a dans les replis de l’âme une lumière du Miséricordieux qui équivaut à son obéissance, et il y a en elle des égarements qui équivalent à sa désobéissance. Béni soit celui qui a recherché les manifestations de la Sunna supérieure de Dieu, qui l’a vécue avant qu’elle ne devienne une Sunna dominante et un rituel immortel dans les divers aspects de la vie future. Béni soit celui qui a réfléchi au sujet des Signes de Dieu émanant de sa Sunna.
Notre dessein dans cet exposé est d’attirer l’attention des gens de l’Islam et de la croyance sur la voie où se rencontrent les deux sunnas sous la volonté d’un gouvernant un et unique; de les guider à travers cette voie vers ce qu’il y a de mieux comme paix divine, satisfaction éternelle, et vers ce que Dieu leur a préparé après la vie ici-bas, s’ils recherchent sa la lumière, ils sont dans la rectitude envers lui et s’ils croient en ses promesse. «Qui donc est-il plus juste que Dieu».
Dans le monde que nous vivons, c’est à dire le monde terrestre de l’épreuve, des examens, du travail et des efforts incessants, des discordes continues, dans ce monde matériel, dis-je, il y a des penchants naturels qui poussent l’être vers les passions sensibles, les plaisirs corporels. L’homme est mis à l’épreuve avec, surtout lorsque ces penchants sont renforcés par des éléments génétiques qui créent les passions fougueuses, qui poussent à l’acte qui convient, qui répond à leurs appels… Toutefois, le fait que Dieu a fourni à l’homme le facteur du libre arbitre est un élément suffisant pour écarter le prétexte de la domination du facteur génétique – qui ne domine que l’animal – et pour le ramener à la case du choix entre l’acte interdit et le retour au droit chemin en vue de ce que Dieu a promis aux justes parmi ses serviteurs.
Quant au monde de la vie future, c’est le monde des dispositions naturelles divines qui se trouvent au-dessus d’un système de penchants qui poussent les adeptes vers les valeurs qui émanent des beaux noms de Dieu. L’âme y tend constamment ; elle les médite ; elle a envie d’en tirer secours, et elle a hâte de se purifier par sa lumière et ses perles.
Il n’y a pas de doute que dès que nous quittons avec le décès le monde ici-bas, les critères du temps changent dans notre réalité, et les espaces se rétrécissent entre un monde et un autre de telle sorte que chacun des mondes que nous rencontrons à la suite du décès est long d’un seul jour[3].
La mort nous met devant une série de cycles successifs et proches que ne sépare qu’un seul jour ou qu’une seule nuit.
Elle nous introduit dans le monde des normes du temps différentes de celles que nous avons connues dans notre monde terrestre. Elle nous jette dans le monde de l’Isthme situé entre les deux mondes – entre la vie ici-bas et la vie future – pour y passer l’espace d’une nuit avant que la trompette de la Résurrection ne vienne nous réveiller et dont les échos se feront entendre partout dans l’univers. Nous vivons alors la réalité de la Résurrection un jour entier avant d’être pris par le néant, avec la permission de Dieu, qui commence les choses et les recommence, pour un temps dont Dieu seul, loué soit-il, connaît la longueur. Nous sommes alors ressuscités de nouveau un jour pour aller aux comptes à rendre que nous vivrons un jour, dans l’attente et la crainte. Ce jour sera suivi d’un jour, au Jardin ou au feu, un jour éternel qui n’a pas de fin tant qu’il y aura les cieux et la terre.
C’est ainsi que, une fois rentrés dans le monde de la mort, nous nous trouvons dans une sorte d’existence où le temps suit des rythmes extrêmement rapides.
L’erreur flagrante dans laquelle les adorateurs de la matière dont ils ont déifié les éléments, réside dans leur mauvaise interprétation de la vie future ; elle s’appuie sur leur opinion au sujet de ce qu’il y a au delà de la matière, basée sur des critères matériels qui ne s’appliquent pas à la vie future, voire des critères qui perdent toutes valeur et validité, utilité et nature, dès que l’homme quitte la vie terrestre.
Ce qui est pire chez les esclaves de la matière et les idolâtres du siècle, c’est leur négation de la Vérité[4],leur méconnaissance de ses noms et de ses bienfaits, de ses traces et de ses témoignages, chaque fois qu’ils ont été incapables de comprendre la vie et ses secrets, et chaque fois qu’ils ont essayé d’atteindre la vérité finale de l’existence à la lumière des normes matérielles qui perdent leur valeur dès que la mort se produit, et dont la valeur et l’impact ne dépassent pas un aspect quelconque de la vie terrestre et de la nature matérielle. Même cette dernière devient une chose qui rend perplexe dès qu’elle fait face à un prodige ou à un phénomène extraordinaire.
La certitude permanente en Dieu le Très Haut et en ses noms constitue la disposition naturelle à la vie future. Si nous imaginons qu’il est impossible que la vie future connaisse les facteurs d’insouciance et d’égarement, des desseins et des déviations, il nous devient facile d’imaginer le degré de bonheur dans le monde de l’immortalité, où l’âme aura ce qu’elle souhaite et où elle restera immortelle dans le giron de la miséricorde divine. La disposition naturelle finale est la nature purifiée de tout mal, dégagée de tout défaut, éloignée des facteurs de méchanceté, d’anéantissement, d’insouciance, et de calamités.
C’est la nature couverte par la lumière de Dieu, par sa générosité et ses bontés. C’est elle qui fait naître en l’homme les bons et heureux penchants sans besoin d’un guide, sans le facteur de refus ou de rejet, sans discussion ni question. Parmi ses penchants nous citerons la Vérité, le bien, la justice, la gentillesse, la beauté, le bonheur, l’immortalité, la sécurité, la perfection, etc.
Là-bas, à l’ombre de la miséricorde divine qui couvre les cieux et la terre, le croyant ne pose pas de questions au sujet de ces penchants[5] ; il ne cherche pas les témoins, car les faits vivent en lui et l’entourent ; ils le couvrent, ils deviennent son entité même. Ils renforcent sa certitude et ils fixent sa sécurité et sa foi.
Toutefois, la disposition naturelle de la vie future est encore plus forte que celle que Dieu nous a donnée dans la vie première.
Il y a, dans le Livre de Dieu le Très Haut, les éléments qui appuient la croyance dans les étapes brûlées et dans l’accélération du temps et des jours, dans le rétrécissement des distances et celui des intervalles entre les mondes.